Dubaï est aujourd’hui une ville de tourisme qui s’est construite en un temps record. Mais même si son développement à été scrupuleusement planifié (d’un point de vue architectural), la structure même de la ville et son âme ont été mises de côté.
Les problèmes liés à la fréquentation des routes, au nombre croissant de personnes ou à la pollution et surconsommation d’eau et d’électricité n’ont pas été anticipés. D’autre part, Dubaï se caractérise par l’absence d’un centre ville. Tout y est réparti un peu partout : les centres d’affaires côtoient les supermarchés et les espaces de loisirs. De plus, la stratégie de développement de Dubaï a mise de côté certains aspects pourtant attractifs pour les touristes : l’histoire, la culture et l’environnement naturel de Dubaï qui auraient pu notamment se retrouver grâce à l’existence d’un centre historique, d’une « vieille ville ».
La ville a préféré miser sur son développement architectural et néglige son héritage historique et naturel. Dubaï commence à prendre conscience de l’importance de la
préservation de son environnement mais n’y voit encore qu’un aspect lucratif : l’étiquette du «
durable », très à la mode, sert principalement à dorer son image afin d’attirer toujours plus de touristes. Parmi les actions ayant une répercussion négative sur l’environnement, nous pouvons citer la construction des
îles artificielles : il faut être conscient que pour leur construction, les
fonds marins ont été raclés afin d’en extraire le plus de sable possible. Cela a conduit à la quasi disparition de la
faune marine et a endommagé les coraux présents dans la région. De plus, cette extension terrestre implique la venue de milliers de personnes supplémentaires, engendrant alors l’augmentation de la pollution et de la quantité de déchets, additionnés à l’augmentation de la consommation en eau potable et en électricité. Et Dubaï ose dire qu’elle se préoccupe de son développement durable ? Cela prête à sourire…
D’autre part, la démarche stratégique de la ville a été de se baser sur le
tourisme de luxe, de loisirs et d’affaires. Il est important de préciser que les principaux clients de Dubaï (tant pour le tourisme de loisirs que d’affaires) sont étrangers. Cela crée alors pour son économie une dépendance vis-à-vis des économies extérieures. Si les économies de ces pays s’effondrent, toute l’économie touristique de Dubaï sera touchée.
La grande majorité de la population est de nationalité étrangère et se compose principalement d’hommes (peu de femmes, de jeunes et d’enfants). Cela fait d’elle une ville instable démographiquement et dépendante de l’immigration. De plus, la population souffre d’une
perte de repères : ses racines ne sont pas encrées dans l’histoire et le développement de Dubaï, qui va même parfois à l’encontre des valeurs et de la religion de la population locale. Elle souffre également du peu de pouvoir et du manque de prise de décisions qui lui sont accordés quant à l’avenir de la ville et son développement.
Nous pouvons alors nous demander si Dubaï a fait les bons choix de développement. Une ville sans âme, dont l’histoire à été oubliée, peuplée principalement de touristes et de travailleurs immigrés qui détruisent petit à petit son environnement naturel pour le remplacer par des immeubles, des centres commerciaux gigantesques et des hôtels. Cette ville peut-elle envisager son avenir et son attractivité sur le long terme ? Cela me laisse perplexe…
rédigé par Claire Vandamme - Mastère Management du Tourisme - ESC Toulouse
Lire cet article de Claire Vandamme : Dubaï et Las Vegas, deux villes artificielles en plein désert
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