Ce blog vous emmène parfois en voyage grâce aux superbes reportages de photographes talenteux. Aujourd'hui suivons Nicolas Chorier au-dessus de l'Inde...
Voguez au gré du vent à mi-chemin entre ciel et terre, au dessus
de l'Inde majestueuse, l'Inde historique, l'Inde intime, l'Inde
quotidienne...Autant de facettes incomparables à l'image de la
richesse et la diversité du patrimoine de ce pays envoûtant.
Dans le centre de dressage d'éléphants à Kodanad, près d'Ernakulam, on
s'occupe généralement d'éléphanteaux blessés ou séparés de leur mère.
Chaque jeune a son propre dresseur et il se noue entre eux une
incroyable relation de respect et de tendresse. Nicolas précise : "
J'ai lancé mon cerf-volant tout en marchant dans un mètre d'eau, et le
courant me déséquilibre. J'essaye de garder ma télécommande au sec,
parfois entre les dents. Mon appareil photo descend quelquefois si
bas qu'il est éclaboussé, mais les éléphants s'en moquent ... Il semble
qu'ils aiment poser pour la photo ! La prochaine fois, je me promets
de nager avec eux .. "
De ses passions pour le cerf-volant sportif qu'il pratique depuis 25
ans et pour la photographie dont il a fait son métier en 1997, Nicolas Chorier est devenu un protagoniste talentueux de la photographie aérienne par cerf-volant. Comme le cite Zubin Mehta, chef d'orchestre indien mondialement connu :
" Sous cette perspective aérienne, l'incroyable assemblage de gens et
d'animaux touche notre âme comme peu de choses peuvent le faire".
Nicolas Chorier
vous emmène vivre ce voyage inattendu au gré des vents juste à quelques
dizaines de mètres du sol au rythme de son cerf-volant ! Il le fait
décoller et voler
jusqu'à 30 ou 40 mètres. Une fois qu'il le sent bien posé sur le vent,
il accroche la nacelle avec l'appareil photo et il redonne du fil à
l'ensemble jusqu'à ce que l'appareil photo ait atteint l'altitude
souhaitée. Une radio-commande dirige la nacelle et il peut faire
tourner
l'appareil sur 360° et l'incliner jusqu'à 90 degrés. Nicolas dispose
aussi
d'un retour vidéo sur un moniteur. Pourtant il y a toujours une part
d'aléatoire, il existe donc une forme de découverte que le photographe
apprécie
aussi. S'il fait ses prises de vue entre 5 et 200 mètres, quelques
dizaines de mètres donnent souvent les résultats les plus intéressants.
J'ai fondu pour ses superbes photographies de la Kumbh Mela,
pour ce "vol en tout début de journée , au-dessus des pèlerins et des
saris de soie qui sèchent ...". Située à la confluence de trois
rivières sacrées - Le Gange, la Yamuna et la mythique Saraswati,
Allahabad est une ville culturelle, historique et religieuse sacrée
depuis trois mille ans. Tous les douze ans , elle accueille le plus
grand rassemblement religieux, la Kumbh Mela : des millions de fidèles
et de sadhus se baignent dans le sangam pendant les melas, pour se
laver de leurs péchés. " Il est trop dangereux
de faire volet mon cerf-volant le jour de la Kumbh Mela, mais j'ai
l'autorisation de prendre en photo les préparatifs des célébrations.
Toutes les autres machines volantes - hélicoptères, avions, ballons et
même les engins militaires - ont été interdits... Autour de moi, la
foule partage ma joie face à ce simple miracle : un appareil photo qui
vole au vent... " La magie est là, si intense et douce à la fois.
Nicoals Chorier précise que " la photographie par cerf-volant permet d'aller à la rencontre des gens
comme la photo prise à Kozikode (habitants au milieu de leur pêchesur
le slide) où l'appareil était situé 4 mètres au dessus d'une famille.
Le cerf-volant est une véritable tradition en Inde, partout où je vais,
beaucoup de gens viennent à ma rencontre, des gamins, mais aussi des
adultes. Ca ne génère que des choses positives, que des sourires...Le cerf-volant est un vecteur de communion
incroyable, spécialement en Asie. Il maintient en chacun une âme
d'enfant, oecuménique, tolérante, quels que soient son âge, et son
orientation politique ou religieuse.Peut-être nous rappelle-t-il
inconsciemment nos premières croyances et la présence des dieux dans
les cieux".
Admirez ces ruines sur la colline d'Hemakuta à Hampi :
à ces bâtiments qui remontent au début de la période Vijayanagar, se
mêlent d'autres autels jaïnistes. Comme le dit si bien Nicolas :
" ll y a une atmosphère spéciale - paisible, relaxante - dans la ville
antique d'Hampi. Ce serait grâce aux roches omniprésentes, censées
favoriser l'équilibre spirituel. Le temps semble s'arrêter autour de
moi. Et quand je me promène dans les ruines, il me suffit de fermer les
yeux pour imaginer toute une armée et ses cohortes d'éléphants
traversant la ville, menés par un roi victorieux sur son cheval de
parade".
Merci à Nicolas Chorier de nous emporter "En vol au-dessus de l'Inde", son magnifique livre publié aux Editions de La Martinière.
Tel est le cadeau exceptionnel que vous offre Nicolas Chorier qui a eu
l'autorisation très rarement accordée de photographier l'Inde vue du
ciel ! En effet la photo aérienne est assimilée à une activité
d'espionnage partout dans le monde. En Inde, c'est le cas plus
qu'aiIleurs car c'est un pays qui reçoit beaucoup de menaces
d'attentats entre les problèmes avec le Cashmire, les Tamouls. Il y a
des bases militaires partout, des centrales électriques et nucléaires.
"Je suis fasciné par le vent, par son énergie
douce, parfois énorme. Il me permet d'élever mon regard, mon appareil
photo porté par les ailes du cerf-volant". A votre tour de vous laisser
porter au gré du vent vers les rivages du Kerala, les temples de
Khajuraho, les fastes du Taj Mahal, vers l'Inde éternelle vue par un
oeil intime et original, sensible et poétique
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