Les faits :
Le vol Paris-Mexico du 18 avril, qui a décollé de Roissy, a été interdit de survol des Etats-Unis en raison de la présence à bord d'une personne figurant sur la "No Fly List" de la TSA (Transport Security Administration)", a déclaré à l'AFP un porte-parole d'Air France. Il s'agissait du journaliste franco-colombien Hernando Calvo Ospina qui partait en reportage au Nicaragua pour le compte du mensuel le Monde diplomatique. Le journaliste Hernando Calvo Ospina "a appris à cette occasion qu'il figurait sur cette liste interdisant à un certain nombre de personnes de se rendre, voire même de survoler les Etats-Unis", rapporte son éditeur, Le Temps des Cerises, dans un communiqué."
Il a publié de nombreux ouvrages et articles dénonçant la politique du président Alvaro Uribe, le paramilitarisme, le rôle des Etats-Unis en Amérique latine. Comme tout journaliste travaillant sérieusement sur la Colombie, il a eu l’occasion d’interviewer des membres de l’état-major des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
L'avion a été informé à l'approche de l'espace aérien américain" et "il a fait un stop en Martinique à Fort-de-France" au lieu de traverser les Etats-Unis, a précisé le porte-parole d'Air France.
Lors de l’arrivée à l’aéroport de Mexico, avec six heures de retard, Calvo Ospina est intercepté, à la demande des autorités américaines, par des fonctionnaires de police mexicains. Ayant en leur possession une douzaine de feuilles sorties d’une base de données, ceux-ci l’interrogent courtoisement, lui expliquant que, depuis le 11-Septembre, les Etats-Unis ont, dans ce domaine, multiplié leurs demandes de "collaboration". Le journaliste doit, entre autres choses, préciser s’il est… catholique, s' il sait utiliser des armes ? Relâché le dimanche, à deux heures du matin, il pourra repartir sans problème pour Managua.
"Air France étudie actuellement les voies de recours auprès des autorités américaines avec l'aide de son autorité de tutelle qui est la DGAC (Direction générale de l'aviation civile)", a ajouté la compagnie. "C'est une mesure très déplaisante et qui coûte beaucoup d'argent", ( (carburant, heures supplémentaires de l’équipage et logement à Mexico des nombreux passagers ayant raté leur correspondance) – a rajouté un porte-parole.
Colombie. Derrière le rideau de fumée. Histoire du terrorisme d’Etat, de Hernando Calvo Espina - Le Temps des cerises, Pantin, 2008.
Source Le Monde diplomatique
Les commentaires récents