Reprise partielle de ma note du 1er octobre 2007 :
Cambodge...Ce mot évoque pour moi le régime dicatorial instauré par son funeste leader Pol Pot et les Khmers Rouges.
Trente ans après la chute du régime des Khmers rouges sous lequel 2 millions de personnes ont trouvé la mort et deux ans et demi après la mise sur pied d'un tribunal spécial, la première audience du procès de Duch, premier des accusés à être jugé, s'ouvre ce mardi 17 février.
L'ex-tortionnaire présumé Kaing Guek Eav, alias "Duch", sera jugé pour crimes contre l'humanité. L'accusé, un ancien professeur de mathématiques âgé de 66 ans, avait dirigé le centre de torture S-21, dans l'ancien lycée de Tuol Sleng à Phnom Penh, où furent détenus plus de 12 380 hommes, femmes et enfants avant d'être exécutés. "Duch" avait été emprisonné en 1999 et transféré en 2007 au tribunal chargé de juger d'ex-responsables Khmers rouges.
Outre des violations graves des Conventions de Genève de 1949 (crimes de guerre) et du code pénal cambodgien de 1956 (meurtre avec préméditation, torture), "Duch" est formellement accusé de "meurtres, extermination, réduction en esclavage, emprisonnement, viol, persécution pour motifs politiques et autres actes inhumains".
Les rares survivants du camp S-21 ont salué l'annonce d'une date pour le procès. "C'est ce que nous attendions depuis si longtemps", a dit Vann Nath en "espérant que l'on saura enfin la vérité au bout de 30 ans". Un autre survivant, Chum Mey, a estimé qu'il s'agissait d'un "nouveau pas vers la justice", déclarant attendre de "Duch" qu'il dise "d'où venaient les ordres de tuer".
Franck Hamel, photographe-auteur plein d'humanisme et de sensibilité, établi au Vietnam, apporte sa pierre au souvenir de ce génocide d'un quart de la population entre 1975 et 1979, quatre années de torture sous la direction de Pol Pot et ses affiliés au nom de la "révolution socialiste parfaite". Ses photographies m'interpellent, m'émeuvent si fort.
Rouage de la mécanique génocidaire, méticuleux et zélé, Duch avait droit de vie ou de mort sur les milliers d'hommes, femmes et enfants, des familles entières, conduits au coeur de Phnom Penh dans l'ancien lycée Tuol Svay Prey transfomé pour l'exemple en lieu de torture, le plus souvent de mort, abattoir plus que centre d'interrogatoire, puisque seules 7 personnes en seraient ressorties vivantes.
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Crédit Photos (c) Franck Hamel