Créée par Christophe Leservoisier et Frédéric Faure, deux hommes passionnés par le voyage et l'expédition en haute montagne, Atalante fut dès son origine il y a déjà vingt ans un tour-opérateur impliqué dans le Tourisme responsable.
Pour Atalante, le respect est toujours le gage d'une meilleure rencontre. Comme le cite la Charte Ethique du Voyageur " chaque culture, chaque religion et mode de vie est soumise à des règles et des traditions qu'il convient de respecter et de comprendre plutôt que de juger". La responsabilité vis-à-vis de l'environnement du pays d'accueil est mise en avant. Oui, le voyageur se doit de ne laisser aucun déchet derrière, quel qu'il soit. Oui, il ne doit rien laisser "hors l'empreinte de ses pas".
Dans le cadre de notre entretien passionnant avec Jean-Christophe Guérin, le directeur associé d'Atalante, expose sa perception du degré de sensibilisation et d'information du voyageur sur le Tourisme Responsable et les actions des acteurs du tourisme :
"Un des problèmes actuels, c’est la maturité de toute la démarche de Tourisme responsable. Si aujourd’hui on utilise quatre ou cinq termes différents pour définir une démarche plus impliquée des voyageurs comme des associations ou des entreprises du Voyage - solidaire, durable, responsable - il n’y a pas d’opposition mais des nuances qui correspondent à des réalités.
On aura passé un grand cap quand nos clients et les voyageurs pourront mieux déterminer ce que signifie le Tourisme responsable. On est encore dans une période de mise en place, de lisibilité à clarifier encore davantage. C’est plutôt positif.
Il y a dix ans quand on a travaillé sur la Charte Ethique, une consultante, qui est intervenue chez Atalante pour nous aider à formaliser cette Charte, avait travaillé aux Etats-Unis, nous avait dit : " En France vous avez dix, quinze ans de retard. Aux Etats-Unis, les labels existent déjà et il y a un public qui achète avec cette notion d’engagement en prenant d’abord en compte un critère d’écotourisme ou de Tourisme responsable, et ensuite choisit sa destination et son voyage".
Il y a dix ans nous créions la Charte Ethique. Aujourd’hui le premier label est là. Il y a d’autres comme ATES à travers des Associations. Il y a un processus qui en dix ans a bien évolué. Dans une optique de prospective, dans dix ans il y aura certainement une profession du Tourisme peut-être un peu plus mûre avec peut-être un label hôtelier beaucoup plus lisible.
Je ne crois pas qu’on puisse imaginer avoir un seul label. Ce ne serait pas la garantie d’un label qui a des implications pour l’économie locale des pays visités.
Entre un tourisme plus classique en hôtellerie et un tourisme à pied en bivouac, je ne mets aucune valeur de confrontation. Les deux sont deux modes de vacances différentes. L’implication d’un hôtelier sur son engagement social, son engagement écologique dans son implantation ne pose pas du tout les mêmes critères d’évaluation que lorsqu’on se déplace à pied, qu’on lève le campement tous les jours, ce qui peut paraître plus écologique mais qui a d’autres implications. En effet on va dans des écosystèmes très fragiles et proches de communautés qui ont des traditions extrêmement bien préservées mais qui, au contact des voyageurs étrangers, sont très vite bousculées dans leurs habitudes.
Je crois que l’on est sur la bonne démarche. Il faut donner encore du temps. Il faut que les médias et les voyageurs soient critiques, stimulent la profession et les organismes de tourisme.
Même s’il y a dix ans on a créé la Charte Ethique, je suis convaincu qu’il y a encore un énorme travail de sensibilisation, car c’est un sujet qui aujourd’hui est au cœur de l’actualité du Tourisme mais qui touche une petite frange de la population des gens amenée à voyager. Avant que tout le monde prenne conscience qu’on puisse changer ses comportements voyage, il y a encore beaucoup de travail de communication et de sensibilisation.
Atalante précise souvent que : "Il n’y pas de mauvais touristes, mais des voyageurs mal informés". C’est autant valable pour ceux qui font confiance à un tour-opérateur classique ou à un tour-opérateur d’aventure que pour ceux qui voyagent par eux-mêmes et qui, en achetant un vol sec, vont partir avec leur regard sur le monde mais peut-être certainement aussi une certaine naïveté de vouloir découvrir en faisant certaines choses qui ne sont peut-être pas les plus appropriées."
Je vous invite à mieux voyager dans le respect de l'environnement et des populations grâce à ces ouvrages : "Tourisme et Montagnes" et "Tourisme et Déserts" celui-ci co-écrit par Christophe Leservoisier, co-fondateur d'Atalante, et Bertrand Carrier, créateur de Voyage Désert.
Les articles précédents au sujet de l'interview de Jean-Christophe Guérin :
- Atalante et sa philosophie du Voyage
- Atalante, pionnier du Tourisme Responsable
- Atalante avance vers la certification Tourisme Responsable
Atalante a reçu officiellement le label tour-opérateur certifié Tourisme responsable ce vendredi 28 mars lors du Salon des Randonnées à Paris.
Crédit Photos (c) Atalante