... Dany. Elle nous emmène loin du tumulte de la ville, sur l'île d'Oléron, la lumineuse, havre de nature sauvage et préservée. Plus grande île française de la côte atlantique, choyée par le Gulf Stream, Oléron vous enivre de la douceur de son climat, de la beauté de ses longues plages de sable fin, du parfum de ses immenses forêts de pins maritimes.
Bonheur simple de marcher entre dunes et océan, le visage saoûlé d'air si vivifiant. Bonheur de flâner dans ces villages aux maisons de pêcheurs, aux façades blanchies à la chaux, aux volets ou bleus.
Dany lève le voile sur son Oléron à elle, la plage des Huttes, dans l'anse des Seulières, tout au nord de l'île, côté océan.
Les jours se vivent au rythme du vent, au gré des marées. Passionnée de randonnées, avide de goûter aux "milliers de petits bonheurs quotidiens " comme elle le dit elle-même, " un de mes plus grands plaisirs, c'est de partir d'un bon pas à marée basse du hameau des Huttes jusqu'aux rochers de Chaucre, le nez au vent, pour deux petites heures de marche."
Grande et longue, cette baie demeure très sauvage, d'accès difficile. Seuls les habitués s'y promènent. A chaque grosse marée, vous les surprenez sur les rochers, grattant "les casses" , ces fameux trous d'eau, à la recherche de palourdes, crabes et bigorneaux dont ils raffolent pour leur souper.
C'est sur cette côte sauvage qu'aurait eu lieu le naufrage du Rocaz dans la nuit du 18 février 1919. Ce trois mâts portugais a échoué sur la plage avec sa cargaison de porto et 2 500 de boîtes de sardines à l'huile. L'histoire ne révèle pas le sort réservé aux sardines et...au porto, sitôt les marins sauvés.
Ces fameuses "barrières girondines" protègent la dune : elles ralentissent le vent et permettent au sable de se déposer. Ainsi la dune se reconstitue.
Vous voilà au royaume des amateurs de sensations fortes entre vagues et vent ! D'un spot à l'autre, au gré des marées, de la force et de la direction du vent, tous les fans de sports de glisse s'éclatent, surf et kite-surf, wind-surf et body-board. L'hiver, quand la tempête bouscule d'autres mers ailleurs, ils viennent ici, ils glissent, surfent, s'envolent !
L'anse des Seulières se termine par le célèbre phare de Chassiron, blanc avec ses trois barres noires, indispensable repère à la navigation de nuit. Prenez votre respiration pour grimper ses 224 marches qui vous amènent à sa terrasse circulaire à 46 mètres de haut !. Votre regard embrasse un panorama exceptionnel, surtout par temps clair...Si le vent est clément, restez assez longtemps tout là-haut, face aux embruns de l'océan. Appréciez la vue sur les vestiges des écluses à poisson et l'île toute entière s'il n'y a pas trop de brume. Lorsque la nuit est sans lune, son faisceau lumineux se voit de très loin... à plus de vingt miles.
Respirez l'air pur au goût des embruns sur la pointe de Chassiron, surnommée sur l'île "la
Pointe du Bout du Monde" ! De lautre côté, c'est l'Amérique ! Promenez- vous le long de la falaise - ne marchez pas trop au bord - parmi les champs d'artichauts et les témoignages de la Dernière Guerre Mondiale. En effet, la libération de l'île, connue sous le nom d'Opération Jupiter, a débuté le 30 avril 1945.
A l'autre bout se trouve le petit village de pêcheurs de Chaucre - son nom vient du vieux français "chancre" qui signifie crabe car étrilles, tourteaux et araignées prospèrent sur ces côtes rocheuses. Baladez vous avec plaisir au gré des ruelles étroites et sinueuses de ce charmant village qui a su préserver son cachet entre ses puits et ses vieilles maisons avec leur escalier extérieur, ses sous à cochons et ses poulaillers au toit si bas. La marée basse révèle à vos yeux étonnés des rochers qui vous invitent à plonger vos pieds dans une eau plus chaude au creux de ces "écluses naturelles".
Les pêcheurs du dimanche amarrent leur barcasse à une bouée dans le minuscule mouillage du "port". Pas de quais, ni de capitainerie ici, juste quelques bouées, tout le monde se connaît, tout le monde s'interpelle.
"J'aime cette ambiance du bord de mer, en été, les grands-parents surveillent les enfants courageux qui jouent dans les forts rouleaux de l'océan. Mais aux mi-saisons, c'est bien agréable d'avoir la plage pour moi toute seule, il y fait souvent doux et bon. Alors j'oublie de me promener à La Cotinière, à la Brée, à Boyardville, je reste à la plage des Huttes" nous révèle Dany, qui cultive avec art et amour son jardin de Charente.
Le soir tombe. Le soleil se couche sur les galets. L'atmosphère océane vous enveloppe...A savourer sans modération.