Souvent je découvre un pays par un livre comme Madagascar et son incroyable forêt de pierres les Tsingy photographiée par le talentueux David Wolozan, une culture grâce à un film comme ma plongée dans l'Inde par Le mariage des moissons de Mira Nair.
Aujourd'hui je vous emmène à la découverte des multiples Asie. Plongez en plein Festival International des Cinémas d'Asie à Vesoul du 13 au 20 février 2007 !
Ce 13è Festival, né de la passion pour le cinéma asiatique d'un couple Jean-Marc et Martine Thérouanne, déjà riche de ses 20 000 spectateurs de l'an dernier, est devenu le rendez-vous incontournable des cinématographies asiatiques et vous présente le meilleur des films de ce continent qui surprend toujours les cinéphiles.
Le Festival 2007 rend hommage, en sa présence, à Wu Tianming.
Né en 1939, ce réalisateur et producteur chinois est célèbre pour son film Le fleuve sans balise.
Première critique ouverte à l'encontre de la Révolution culturelle, cette oeuvre est aussi une histoire d'amours contrariés autour de trois hommes qui convoient du bois sur une rivière sauvage du Huan.
En déplacement aux Etats-Unis lors de la répression des manifestations de la Place Tien an man en 1989, Wu Tianming décide de rester à Los Angeles. De retour en Chine, il réalise le superbe film Le roi des masques, récompensé par le Prix du Meilleur Film aux Festivals de Vienne et de Moscou en 1997.
Ce film bouleversant raconte, sur fond de guerres civiles et de misère sociale des années 30, la rencontre entre un vieil homme sans descendance - saltimbanque de la rue surnommé " le roi des masques " à cause de son habileté à changer de masque - et un enfant. Sans héritier mâle à qui transmettre son art, l'homme est à la recherche d'un garçon à adopter. Or il découvre que son protégé de 8 ans - qu'il a acheté - est en fait une fille.
Ce film dépeint l'horreur tragique des marchés aux enfants.
Certains parents, si démunis pour nourrir tous leurs enfants, les donnent à d'autres et parfois même les vendent - réalité dramatique qui continue d'exister encore aujourd'hui - obligeant ainsi de très jeunes enfants à travailler et à ployer sous le jour d'un " maître tout-puissant ".
Le Festival de Vesoul ouvre les yeux du spectateur sur un autre pays, une autre culture avec ses moeurs et ses coutumes, ses lois et sa morale. Et par conséquent sur notre propre mode de vie, nos référents sociaux et personnels. Sur les autres et sur nous. Il nous offre d'autres visions du monde et nous emmène sur le chemin de la tolérance.
Dans la Chine d'aujoud'hui , les filles, malheureusement, " posent encore problème " !
Différemment, oui. Par un déficit de leur nombre. En effet, ce pays a décidé, dans les années 1980, d'instaurer la politique de l'enfant unique. D'où des avortements en grand nombre de bébés de sexe féminin , et en cas de naissance, une tendance à laisser dépérir la petite fille...
Film aussi sur le sens de sa vie, l'envie, le besoin, l'urgence de transmettre un peu de soi à un autre en héritage...
Et vous, quelle lecture, quel film, quelle peinture, quelle oeuvre d'art vous a emporté vers d'autres horizons ?
Ouvrez-nous les portes d'autres mondes...